Histoire du sanctuaire
Les frères carmes sont arrivés à Ro-
quebrune-sur-Argens en 1947. L’his-
toire du sanctuaire N.-D. de pitié
remonte cependant bien plus haut, au
XIIIème siècle.
De ces longs siècles de dévotion
populaire à Notre-Dame, on retiendra
la figure du saint ermite Jean-Baptiste
Corsi : issu du monastère de Lérins, il
s’est installé en divers lieux – reculant
au fur et à mesure que les visiteurs se
faisaient plus nombreux – pour finir
ses jours au sommet de la Cole del Pla-
tel : l’actuel plateau où sont construits
les ermitages. Jean-Baptiste est le té-
moin incontestable – sinon le premier
en date – d’une présence érémitique à
Notre-Dame de Pitié.
À la mort du saint homme, une
chapelle Sainte-Anne est bâtie au bas
de la colline. Puis on rebâtit, au som-
met, une chapelle plus vaste : la clé de
voûte de la porte d’entrée porte la date
de 1649. Par la suite la chapelle va bé-
néficier de divers aménagements et
embellissements, notamment par l’ins-
tallation du retable en bois doré où
prend place le tableau de la Piéta.
Le lieu est fréquenté, pour la prière
comme pour la fête : les disciples de
Jean-Baptiste n’y trouvent pas exacte-
ment leur compte en termes de silence
et de solitude et lorsque le dernier
d’entre eux, frère Bernard, vient à
mourir en 1704, il faut faire appel à
une famille religieuse classique pour
perpétuer la présence érémitique. Les
Augustins, puis les Trinitaires, se re-
laient à la Cole del Platel. Ces derniers
ne persévèrent pas : en 1766, les ermi-
tages sont démolis pour la construc-
tion d’une maison qui, en revanche,
préserve la chapelle.
Jusqu’en 1923, le domaine reste
propriété de famille, jusqu’à ce qu’il
soit acheté par un ancien rédempto-
riste devenu moine camaldule. Cet
ordre, né au XIème siècle, disparu en