Le travail manuel
Il est difficilement concevable d’être per-
manent au Saint Désert et de ne pas faire du
travail manuel. Notre grande propriété, dans
un lieu où sévissent les incendies, impose un
travail de déforestation et de débroussaillage.
Ajoutons la cuisine, l’entretien de la mai-
son… Il faut que ce travail s’harmonise avec
la vie contemplative. Il doit être effectif, mais
sans stress ; fatigant, mais pas éreintant, la
prière s’en ressentirait. L’ascèse est tantôt de
s’y mettre, tantôt d’arrêter. Mal gérer ce tra-
vail, risque de faire du frère un ouvrier et non
un religieux. Difficile équilibre !
manents » du Saint-Désert pour un
temps comparable aux autres nomina-
tions, le plus souvent trois ans.
Pour autant, l’atmosphère y est
assez différente de celle d’un couvent
apostolique : la première mission des
frères résidents – actuellement au
nombre de quatre – est la vie carméli-
taine telle qu’elle se vit au Saint-Désert,
avec sa note spécifique de sobriété, de
simplicité et de silence. Les deux
heures d’oraison sont communes
quant à l’horaire mais chacun les passe
en ermitage. Quant à la récréation,
moment important de la vie d’une
communauté thérésienne, elle n’est
plus bi-quotidienne mais le dimanche
seulement. La vie en ermitage et les
constants va-et-vient entre celui-ci et
les parties communes signifient cet
équilibre particulier, délicat, entre les
aspects solitaires et la structure céno-
bitique.
L’autre mission des permanents est
l’accueil des frères de la Province pour
des retraites allant de 10 jours à plu-
sieurs mois : ils rendent le Saint-Désert
disponible, à la fois dans ses lieux et
dans ses usages, en permettant aux
frères de passage (mais aussi à des re-
ligieux d’autres ordres) de s’y insérer
au mieux.
La solitude est à distinguer de l’iso-
lement. C’est sobrement mais réelle-
ment que les résidents du plateau
s’accompagnent mutuellement dans la
prière, à la fois pour leur propre
conversion et pour le monde, dont ils
surplombent d’une centaine de mètres
les premières maisons.
Préparation du bois de chauffage