Chers frères, chers amis,
Lors de son discours aux Bernardins, le Pape Benoît XVI évoquait la cul-
ture nouvelle que les moines avait apportée à l’Europe en semant sur ces terres
des oasis où la recherche de Dieu était au centre de la vie quotidienne. Simple
rappel historique ou pure nostalgie ? Une culture vivifiée par la foi n’est-elle pas
autre chose qu’une illusion ?
Évoquer l’Amérique Latine c’est évoquer la culture festive à laquelle se
heurtent les contrastes économiques, et parler de la Colombie ne peut se faire
sans allusion à la violence dont les médias se font l’écho. Cela semble même
contredire l’idée que l’on se fait de la piété de ce continent ; comment un pays
aussi croyant que la Colombie peut-il être la proie de tels actes de barbarie ?
Mais il faut aller plus avant que l’apparence pour connaître la culture de cette na-
tion ô combien attachante.
Aucune cité terrestre ne sera parfaitement évangélique, toujours le péché
fera son œuvre de division jusqu’à ce que paraisse la lumière en sa pleine clarté.
La Colombie n’échappe pas à cette règle et l’analyse de St Augustin reste vala-
ble : les deux cités, celle de Dieu et celle du monde, marchent ensemble. Mais il
Témoignage de Colombie
Frère Raphaël-Marie achève, à Villa de Leyva, un séjour de presque 10 mois, durant les-
quels il s’est mis au service de la mission des frères Carmes de Colombie. Mission auprès des
plus pauvres : orphelins, personnes âgées, femmes battues, tous accueillis à la « Ciudad de
Dios ». Au terme de ce séjour, notre frère nous livre ici son sentiment sur ce qu’il en est de
l’homme lorsque, dans sa misère matérielle et morale, il se tourne résolument vers son Sauveur
et reçoit de ses frères la grâce de la Charité.