Lettre aux Amis des Frères Carmes Déchaux

    La Règle du Carmel.

Que chacun demeure seul dans sa cellule
méditant jour et nuit la loi du Seigneur
et veillant dans la prière
à moins qu'il ne soit légitimement occupé à autre chose.


Une vraie merveille !
Simple et sobre comme une petite église romane, la règle du Carmel témoigne du jaillissement de l'Esprit... Au début du XIII° siècle, des frères ermites sont rassemblés près d'une source, dans un vallon du Mont Carmel, en Palestine. Depuis des siècles, le prophète Elie est vénéré en ce lieu. Un jour, dans une démarche d'Eglise, ils vont trouver le Patriarche de Jérusalem, Albert. Ils lui exposent ce qu'ils se proposent de vivre et lui demandent une Règle de vie. C'est la règle primitive.

Vivre dans la dépendance de Jésus Christ et Le servir fidèlement avec un coeur pur. Il s'agit de vivre radicalement ce qui est au coeur de la vocation de tout baptisé. Ne pas cesser de regarder le Christ dans la foi, pour apprendre de Lui à dépendre en tout. Le servir fidèlement, non seulement par des actes, mais par l'offrande de son coeur. Travailler à la croissance de son Royaume jusqu'au extrémités de la terre, selon la volonté du Père. Voilà le désir qui habite le Carmel. Voilà la lumière qui éclaire la vie de ces frères ermites. Ils l'ont été dans la solitude du Mont Carmel. Ils sont appelés à l'être aujourd'hui aussi au milieu des villes.

Que chacun demeur seul dans sa cellule, méditant jour et nuit la loi du Seigneur et veillant dans la prière... Vocation à une solitude pour la prière perpétuelle. Il ne s'agit pas de penser toujours au Seigneur avec sa tête. Car, pour progresser sur le chemin de la prière, il ne s'agit pas de penser beaucoup mais d'aimer beaucoup, dira Sainte Thérèse de Jésus. La prière perpétuelle est d'abord l'orientation d'un coeur qui, en toutes circonstances, demeure tourné vers l'Aimé. C'est un don que le Seigneur désire accorder à ceux qui s'y disposent.
Ermites, ils vivront aussi en frères. Ils le sont déjà par le baptême. Ils le deviendront de plus en plus. Chaque jour, la célébration de l'eucharistie les rassemble et elle édifie la communauté. Ils s'unissent en participant à la prière de louange et d'intercession de l'Eglise.

La Règle précise ensuite le climat de cette vie. Elle le fait en quatre points.
  • Il est impossible de vivre en Jésus-Christ sans être affronté au combat spirituel. Les armes à utiliser sont celles dont parle St Paul: croire et espérer, en cherchant à aimer Dieu et le prochain en toute circonstance, en ne cessant de s'appuyer sur la Parole de Dieu.
  • Travailler, à la fois pour mieux mener le combat, et pour manger un pain qui vous appartienne.
  • Le silence, plus ou moins rigoureux suivant les moments de la journée, car dans le silence et l'espérance on puise une force.
  • Enfin, la relation au Prieur, responsable de la communauté, avec ses frères, relation placée sous le signe de la foi. Il est le serviteur de ses frères comme Jésus-Christ. Aux frères de considérer en leur Prieur celui que le Christ a mis au-dessus d'eux pour les aider à répondre à leur vocation.

La règle se termine par un dernier mot pour inviter à ne jamais dire: j'en fais assez, car l'amour ne connaît pas de mesure. Encore faut-il agir avec sagesse et discernement, le coeur tourné vers Jésus-Christ, dans l'attente de son retour.

Ami, n'hésite pas à lire le texte même de la Règle. Il suffit de dix minutes pour le parcourir. En le méditant, tu comprendras mieux ce genre de vie animé par l'Esprit, le Carmel d'hier et d'aujourd"hui.

Un frère carme.


Pour lire la Règle du Carmel, cliquez sur ce lien.

Pour lire le message pour le 8° centenaire de la Règle, cliquez sur ce lien.